Deux cuves contenant 20.000 litres de produits toxiques dangereux ont été endommagées dans la nuit de jeudi à vendredi. Une catastrophe écologique et sanitaire a été évitée de peu. Les repreneurs du site annoncent avoir déposé plainte. Une enquête a été ouverte.
Que s’est-il passé dans l’imprimerie Ah Sing juste avant l’arrivée de la plus grosse partie du personnel ce vendredi matin ? Il est environ 8h lorsqu’un employé remarque une fuite sur l’une des deux cuves de l’entreprise. À l’intérieur, 10.000 litres de produits chimiques dangereux qui doivent être traités. L’autre cuve n’est pas indemne : elle présente une large ouverture sur le dessus, heureusement trop haute pour laisser s’échapper du liquide. “J’ai remarqué une flaque au sol et quand j’ai demandé ce qui c’était passé, on m’a répondu que le soleil avait endommagé les cuves. Pourtant, elles étaient intactes la veille. Heureusement, nous avons réussi à limiter rapidement l’incident et il n’y a pas eu d’écoulement dans la nature, mais on a frôlé la catastrophe. Je suis sûr que cela venait de se produire, car peu de liquide avait eu le temps de s’échapper”, explique Luderx Bourane, l’un des repreneurs de l’entreprise.
Un drame écologique évité de peu Pourquoi stocker sur ce site industriel une telle quantité de produits dangereux ? Ces 20.000 litres devaient être traités depuis des années, mais rien n’a été fait. Parmi les conditions de reprise, la justice exigeait qu’ils soient évacués selon la législation. Ce qui devait justement enfin débuter. “Une entreprise spécialisée a commencé ce jeudi à travailler, mais là on a dû traiter cela rapidement. Maintenant tout a été sorti du site pour être traité”, précise le chef d’entreprise. Ce dernier ne peut s’empêcher de cacher sa colère devant ce geste qu’il qualifie “d’irresponsable”. “Nous sommes juste à côté de logements où des enfants jouent. Certains ont risqué la vie de nos voisins juste pour nous intimider. En plus, en tant que Réunionnais, je suis outré qu’on puisse polluer notre terre comme ça”, s’énerve l’entrepreneur.
Un contexte tendu autour de l’entreprise Rapidement sur place, les policiers ont interrogé les employés présents sur le site. Les deux marques sur les cuves peuvent laisser penser à un acte volontaire. Une hypothèse renforcée par un climat de tension autour de la reprise de l’imprimerie, plusieurs offres ayant été faites devant le tribunal de commerce lors de sa liquidation. “On voit des pressions autour de nous, mais maintenant on a franchi un cap en utilisant des méthodes mafieuses. On en a marre, nous voulons juste travailler. J’entends que certains ne soient pas satisfaits, mais j’en appelle à la responsabilité de tous, on a frôlé une pollution très nocive” Une plainte a été déposée par l’entreprise, tandis que la police nationale a ouvert une enquête de flagrance. Les auditions se poursuivent pour faire la lumière sur cet incident.
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