En 2018, le scandale de la pension marron de Ravine Creuse rouvrait le débat de l’hébergement de personnes âgées en situation de handicap. Le délabrement des lieux et les conditions de vie avaient été pointés du doigt.
C’est avec le signalement d’un médecin du CHU dénonçant l’état catastrophique d’une de ses patientes âgée de 65 ans et hébergée depuis 2007 dans la pension Dijoux que tout avait commencé. Bien que non agréé, le “Dijoux” fonctionnait depuis 1982 grâce au bouche-à-oreille dans le quartier de Ravine Creuse, rue des Longozes, à Saint-André. L’affaire avait fait grand bruit en 2018. Le débat concernant les conditions d’hébergement de personnes âgées, dont certaines en situation de lourd handicap, ainsi que leur traitement dans des mouroirs avait été relancé.
Excréments et insectes morts dans les chambres Deux femmes, la propriétaire des lieux et une de ses résidentes, qui rendait des services, avaient été placées en garde à vue puis déférées devant le procureur de la République de l’époque, Eric Tuffery, soupçonnées d’accueillir de façon clandestine des gramounes handicapés âgés entre 50 et 80 ans. L’enquête avait mis en lumière l’état de délabrement des lieux constitués de neuf chambres et de 18 couchages : odeur nauséabonde, excréments et insectes morts dans les chambres souvent borgnes, humidité et moisissure sur les murs, matelas sales et dépourvus de linge de lit…
Des violences commises sur les pensionnaires par une employée marron Le 13 mai dernier, à la barre du tribunal correctionnel, la propriétaire des lieux, 67 ans, s’est vue reprocher la tenue de la pension sans aucun agrément et dans des conditions indignes. Elle était également poursuivie pour avoir profité de la faiblesse et de l’ignorance des personnes vulnérables hébergées chez elle en détournant leurs moyens de paiement à son profit. Quant à son assistante désormais sous curatelle, elle est soupçonnée d’avoir violenté des résidents dans le cadre de ses interventions. 8 mois avec sursis ont été requis à son encontre, et 3 ans dont 18 mois avec sursis probatoire ainsi qu’une amende de 10. 000 euros et une interdiction d’exercer une activité bénévole pendant cinq ans pour la propriétaire.
Après en avoir délibéré, le tribunal a décidé de condamner Dijoux à 2 ans dont 1 avec sursis probatoire (peine aménageable) avec obligation d’indemniser ses victimes dont 3000 euros à l’autre prévenue et de payer son amende au Trésor public, d’une amende de 5000 euros et l’interdiction de gérer pendant 5 ans. Darion est condamnée à 3 mois avec sursis simple.
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