Homme libre, toujours tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame, Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer. Ce poème de Charles Baudelaire est un écho à la vie d’Arnaud Bourillet, l’autre gagnant du concours de la correspondance : « j’ai eu l’occasion de séjourner à de nombreuses reprises en Asie, en Afrique, aux Antilles. Je garde des attaches familiales à La Réunion ». En cela l’âme voyageuse de Charles Baudelaire a probablement croisé celle de notre gagnant ! Passionné de lecture et d’écriture, ancien khâgneux, licencié en histoire et en lettres, Arnaud Bourillet annonce d’emblée : « j’ai découvert le concours de la correspondance sur le site internet : Textes à la pelle. Parallèlement, je suis l’auteur de deux recueils de poésies classiques : Outremers et Le Pavot rouge aux éditions L’Harmattan ». Des écrits qui reflètent l’histoire et l’ethnographie. « J’essaie de retranscrire la fascination qu’exercent les civilisations étrangères sur des auteurs tels que Saint-Exupéry, Saint John Perse ou Charles Péguy ». Le Pavot Rouge, éloge de l’Étrangère, a obtenu…. le prix Charles Baudelaire de la société des poètes français en 2016. « j’ai mêlé l’Histoire et les mythes à des souvenirs personnels, les sonnets célèbrent la beauté féminine tout en abordant avec délicatesse la disparition des cultures primitives ». Il lui fut donc aisé d’écrire une lettre « au premier touriste de La Réunion » et de remporter un des deux prix offerts aux deux gagnants. Arnaud Bourillet poursuit sa passion pour l’écriture, la poésie et aussi du dessin : « J’ai réalisé une aquarelle sur Salazie. Vous pouvez la voir sur la photo. C’est un modeste hommage », souligne-t-il. Et de terminer par quelques vers offerts aux zinfonautes : LES PARADIS PERDUS Les sables des îlets ont tant mêlé leurs grains À celui de ta peau sous le ciel atlantique Que ton passage laisse un arôme exotique De mornes paresseux et d’archipels sereins. Sur tes bras dénudés, sur ton dos et tes reins Qu’ont polis le ciel calme et l’huile aromatique, On compose en scrutant ta superbe plastique Un rêve fait d’azur et d’horizons marins. La palme des palmiers en l’anse qu’on déserte A trop ombré ton corps dont ta robe entrouverte Souligne des reliefs et les heureux appas ; Et ton buste salé par les embruns des criques Évoque par-delà les seules Amériques, Les paradis perdus qu’on ne retrouve pas. La lettre d’Arnaud Bourillet est à lire en suivant ce lien : LETTRES A BAUDELAIRE Nous vous donnons rendez-vous dans quelques mois pour notre prochaine édition du concours de la correspondance.
Retour sur : Alain Bertil, notre gagnant de la cinquième édition du concours de la correspondance
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