Autorisé à fumer pendant sa garde à vue, il se fait la malle

Un homme de 29 ans comparaissait devant le tribunal judiciaire de Saint-Denis pour des faits de conduite sans permis – trois fois – conduite sous stupéfiants, sans assurance, détention de drogue et pour violation de domicile. Les faits se sont produits le 17 septembre 2021, le 15 mars 2022 et le 22 mai dernier.

Si la peur n’évite pas le danger, elle n’évite pas non plus les contrôles routiers. À croire que Kevin L. n’en a cure car déjà convoqué deux fois devant la justice, il se fait contrôler une troisième fois pour les mêmes faits de conduite sans permis et sous stupéfiants le 22 mai dernier. Il est immédiatement placé en garde à vue. Alors qu’il devrait plutôt faire profil bas, l’impensable se produit. Il demande une cigarette à l’enquêteur qui l’entend – et qui accepte  gentiment – puis en profite pour le bousculer et se faire la malle. Il est retrouvé 25 minutes plus tard sur le toit de son immeuble et interpellé.  Au passage, en tentant de fuir, il entre chez un voisin par la fenêtre et fait peur à sa fille en rentrant dans sa chambre. Il conteste fermement ces faits devant la présidente, indiquant que c’est le voisin qui lui a dit de rentrer et lui a indiqué le chemin pour sortir. Alors que le prévenu se montre nerveux à ce sujet, la présidente est contrainte de le calmer. S’il reconnait les faits de conduite sans permis – il ne l’a jamais passé – la présidente lui demande des explications sur un fait précis : “Pourquoi achetez-vous une nouvelle voiture alors qu’après chaque interpellation, la précédente est saisie ?”. Il ne sait pas.  La défense fustige vertement le choix de la comparution immédiate Avec 8 mentions au casier entre 2009 et 2013, une consommation de zamal de 5 à 6 joints par jour, la procureure est intraitable : “Il n’a pas tenu compte des avertissements, il sait à chaque fois qu’il est en infraction ! Il pourrait utiliser l’argent du zamal et de l’alcool pour passer son permis. Je vous demande une peine de 1 an de prison dont 4 mois assortis d’un sursis probatoire”, tance le parquet dans ses réquisitions. La défense fustige vertement le choix de la comparution immédiate, estimant que les procédures sont truffées d’irrégularités et qu’il n’a pas le temps de s’y opposer. En effet, son client a refusé de demander un délai.  Le tribunal a été clément avec le prévenu puisqu’il est relaxé pour la violation de domicile et condamné à une peine de 1an de prison dont 6 mois de sursis probatoire renforcé. La partie ferme sera effectuée sous bracelet électronique. Le tribunal a estimé que le prévenu, malgré son casier, était resté hors des radars de la justice depuis 2013. C’est en quelque sorte un dernier avertissement.   

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