Après avoir menacé de blocage depuis plusieurs jours, les transporteurs se sont mis en mouvement. S’ils n’ont pas altéré la circulation dans la matinée, ils se sont rendus à la préfecture en début d’après-midi afin de rejoindre le mouvement des agriculteurs. Les professionnels de la route ont communiqué les revendication qu’ils veulent soumettre au préfet. Les transporteurs rappellent qu’ils sont un rouage essentiel de l’économie. Un rouage fragilisé qui pourrait enrayer la machine en cas de dysfonctionnement. Ils refusent également d’endosser le mauvais rôle alors que la situation impacte l’ensemble de la population. Voici le document signé par la FT2R, l’OTRE et la FNTR.
La PLATEFORME 974 demande : 1. Le maintien et le renforcement de l’aide à destination des transporteurs routiers sur les carburants. 2. Nous réclamons dès à présent un GEL DES PRIX SUR LE CARBURANT FACE À LA SITUATION ALARMANTE À VENIR POUR TOUS. 3. Elle appelle à l’instauration d’une « énergie professionnelle » pour les acteurs de la route afin de maîtriser le coût de l’énergie pour les transporteurs routiers qui doivent être mis à l’abri de fluctuations trop fortes et imprévisibles de ce poste important de leur compte d’exploitation. 4. Mise en place d’un conseil de haute surveillance pour réguler et acter le juste prix d’un transport face à nos donneurs d’ordres. À plus long terme travailler sur la création d”un lot spécial TRANSPORT lors des appels d’offres lors des grands travaux. 6. LA RECONNAISSANCE DU MONDE DU TRANSPORT RÉUNIONNAIS EN RÉAJUSTANT LES DÉSÉQUILIBRES PAR RAPPORT A LA FRANCE MÉTROPOLITAINE La reconnaissance obtenue en mars 2022 par l’OTRE avec la prise en compte spécifique de notre secteur dans le plan de résilience du gouvernement, en est la confirmation« voir pièce en annexe». Pourquoi CE QUI EST FAISABLE EN FRANCE MÉTROPOLITAINE NE POURRAIT PAS ÊTRE RÉALISÉ À LA RÉUNION ? « Nous lé pas plus nous lé pas moins ! » LA PLATEFORME 974 PRENDRA LES MESURES NÉCESSAIRES SI ELLE ESTIME QUE LES DEMANDES NE SONT PAS ÉCOUTÉES.
Une bataille à livrer pour toute la profession, mais pas que ! Franklin ROOSEVELT disait :« Les seules batailles qui sont perdues sont celles qu’on ne livre pas ! » La crise sanitaire a mis en lumière le rôle déterminant de notre secteur et de nos entreprises, majoritairement des TPE/PME. Nos « travailleurs de la route » arpentent le pays pour assurer la continuité de la vie économique et la mobilité de tous au service de chacun. Les professionnels de la route ont permis à notre nation de traverser cette épreuve difficile, de faire prendre conscience aux pouvoirs publics de l’importance de cette « deuxième ligne » de défense que nous incarnons. Parfois caricaturés pour notre soi-disant archaïsme, nous représentons pourtant les métiers du futur, tant sur le plan écologique que technologique. La numérisation du secteur laisse présager une optimisation des trajets, des gains importants de productivité et une croissance potentielle. L’on oublie, ou méconnaît, trop souvent les réalités de nos métiers réglementés du transport routier, de personnes comme de marchandises, dont l’activité nécessite de lourds investissements avec des taux de marges faibles, de l’ordre de 1 ou 2% pour le TRM, pouvant aller jusqu’à 4% pour le TRV. L’on oublie également les changements et difficultés auxquels le secteur fait face comme la concurrence déloyale ou illégale, la fiscalité punitive plutôt qu’incitative, la dégradation progressive de l’image de nos métiers auprès du grand public et nos conducteurs trop souvent déconsidérés dans leur quotidien. Nos professionnels unissent notre pays au sens propre et figuré, en rapprochant nos citoyens, nos entreprises et nos territoires. Nous sommes aussi le trait d’union pour nos exportations et importations de marchandises, nos transports de personnes, jusque-là où la route voudra bien nous mener. La plus simple des réalités :« sans nos transporteurs votre frigo serait vide! » Oui, nous, les professionnels du transport routier, dont les métiers remontent à la nuit des temps, nous le savons bien : ce n’est pas l’homme qui prend la route, mais la route qui prend l’homme. Les routes les plus célèbres et les plus anciennes ont façonné nos civilisations et nourri le développement de l’humanité à travers les siècles. L’enjeu pour I’avenir, selon la maxime de l’OTRE, est surtout de continuer à « faire route ensemble ». Un contexte tendu où se manifeste ce que nous pouvons définir comme : « une convergence des ras-le-bol ». Convergence qui dépasse le seul cadre des professionnels de la route que nous sommes. Car oui, tous les usagers de la route, y compris toute la population dans sa globalité, sont impactés par cette crise et nous transporteurs nous ne voulons pas être le bouc émissaire d’une telle situation. Le vilain petit canard! CLAIREMENT CETTE BATAILLE SE GAGNERA SI NOUS SOMMES UNIS : POPULATION. PROFESSIONNELS DE LA ROUTE. PLANTEURS, MONDE DU BTP… BREF TOUTE LA POPULATION CONFONDUE !
Tous les transporteurs de personnes ou de marchandises sont inquiets des bouleversements qui s’annoncent sur tous les plans. Le transport routier n’a pas échappé aux conséquences de cette pandémie. En revanche, nos TPE-PME ont su démontrer dès le début de la crise sanitaire leur rôle stratégique, contribuant à la résilience du pays. Elles ont répondu présentes lors des différents confinements, rassurant chaque citoyen sur le maintien de la chaîne logistique pour le transport des denrées alimentaires et de première nécessité. Elles ont joué un rôle essentiel dans le fonctionnement de la chaîne de santé par le transport sanitaire de nombreux patients. Le transport routier est tout simplement indispensable pour le fonctionnement du pays. Il le démontre de nouveau aujourd’hui dans le cadre du plan de relance et de la reprise économique pour le transport de marchandises comme pour le transport de personnes, avec par exemple le transport scolaire. Mais voilà que les entreprises doivent faire face à des augmentations inédites de leurs principaux coûts d’exploitation. Cette forte inflation des prix des carburants va de nouveau fragiliser tous les professionnels de la route. Vous comprendrez alors aisément la profonde inquiétude voire l’incompréhension de nos entreprises. Nous poserions nous autant de questions si nos donneurs d’ordre, qu’ils soient privés ou publics, acceptaient de payer le juste prix du transport qu’ils commandent ? Pour le transport routier de marchandises, est-il acceptable que les chargeurs restent toujours très hermétiques à l’application de l’indexation énergie en pied de facture – dispositif pourtant fixé par une loi – et à la juste répercussion de toutes les autres hausses de charges auxquelles nous sommes confrontés ? Nous le martelons : les entreprises, déjà soumises à des marges très faibles, ne résisteront pas davantage si leurs clients refusent les revalorisations des prix à concurrence des hausses de coûts qu’elles sont contraintes de supporter. En ce qui concerne le transport routier de voyageurs pour les marchés publics, les autorités organisatrices doivent toutes entendre la nécessité de prendre en compte ces hausses, voire de les anticiper, quand bien même les indexations prévues dans les contrats ne le prévoient qu’une seule fois par an à date anniversaire du marché. Certaines d’entre elles ont compris l’urgence de cet appel, d’autres persistent à fermer les yeux. Les entreprises ne peuvent pas attendre. Nous ne demandons pas de travailler sous perfusion permanente, aides ou subventions, et nous ne réclamons pas l’obole. Nous voulons tout simplement pouvoir vivre de notre travail par une juste rémunération des services que nous rendons. Il n’est plus possible de s’entendre dire que le transport routier, sous toutes ses composantes, est vital à l’économie de ce pays et dans le même temps imaginer un transport routier structurellement en perte, victime des aléas de l’inflation et privé des moyens de ses ambitions.
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