Alors que la polémique ne dégonfle pas, certains acteurs du milieu confirment que le fossoyage dans les cimetières communaux est habituellement bien géré. D’où la surprise de voir les errements lors des deux enterrements ce dimanche à la Possession.
S’il arrive parfois que la presse se fasse l’écho de couacs dans les cimetières, rien ne laissait penser que deux familles devraient subir de revenir le lendemain pour inhumer leurs proches. Du côté des pompes-funèbres Vergoz, on souligne que tout était calé, et que la société n’a pas été prévenue d’un problème de fouille pour une tombe. “Nous devions organiser un des deux enterrements, et je ne m’explique toujours pas ce qui a pu se passer. Cela a beaucoup touché les familles”, souligne Sylvie Vergoz, à la tête de la société du même nom. “À midi, ils se sont renseignés pour les dimensions du cercueil, et quand le convoi s’est présenté à 16h, seuls 70 cm avait été creusés”, s’agace la cheffe d’entreprise.
Des cimetières suffisamment fournis en agents ? C’est la première fois que cette société de pompes-funèbres fait face à une situation pareille. D’habitude, les enterrements les week-ends ne posent pas souci. “Cela reste de l’exceptionnel, je n’avais encore jamais vu une telle situation. Cela dépend des communes, soit elles recrutent du personnel communal, mais il leur faut une habilitation délivrée par la préfecture, soit les mairies font appel à des prestataires. Là, c’était la responsabilité du prestataire, et il n’a pas rempli la mission”, poursuit Sylvie Vergoz. La difficulté de recruter des agents a été mise en avant par Vanessa Miranville pour expliquer que ce service soit assuré par un sous-traitant les week-ends et jours fériés. Interrogé, un fossoyeur de la commune de Saint-Paul confirme que cette situation particulière n’est pas générale à La Réunion. “On est une quinzaine sur la ville de Saint-Paul pour les neuf cimetières. On peut avoir jusqu’à cinq décès par jour, alors les journées sont bien remplies. C’est assez physique comme métier, alors tout le monde ne peut pas le faire”, explique l’agent communal. “Je travaille presque un week-end sur deux, et malheureusement nous ne sommes pas tous en CDI. Le seul bémol, c’est que nous sommes parfois en CDD à temps partiel pendant longtemps”, rappelle ce fossoyeur. Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’une telle mésaventure arrive à une famille endeuillée. Des Sainte-Mariens avaient dû faire face à un manque de personnel, cette fois-ci en pleine semaine, pour creuser la tombe. Finalement, les agents communaux avaient réussi à terminer le fossoyage avant l’arrivée du cortège funéraire.
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