Les négociations de la convention canne reprennent ce mardi mais cette fois à la préfecture. Les syndicats ont espoir que la présence du préfet permette des discussions plus ouvertes et fasse pencher la balance en leur faveur.
Le comité paritaire interprofessionnel de la canne et du sucre se réunit à nouveau pour discuter de la convention canne 2022-2027. Les syndicats de planteurs et les industriels échangent depuis des mois mais n’arrivent pas à trouver un accord. Cette nouvelle réunion se déroule pour la première fois en préfecture. Jacques Billant sera présent au début des échanges et devrait poser le cadre des discussions avant de laisser les négociations démarrer. Les planteurs espèrent que les industriels seront plus à leur écoute. Une nouvelle opération coup de poing est en cours pendant cette réunion. Des tracteurs ont quitté Saint-Benoît pour récupérer des chargements de canne avant de se diriger vers Saint-Denis. Ils étaient à l’arrêt sur la quatre-voies de Sainte-Suzanne vers 10h30. Les remorques devraient être positionnées devant la préfecture avant la fin de la matinée.
Plus de transparence demandée Jean-Michel Moutama est le président de la CGPER. Il participe à ces rencontres et s’interroge sur les chiffres avancés par Tereos dans la négociation du prix de la canne : “Depuis des années, Tereos profite un peu de la situation. Leur manque de transparence sur leurs chiffres pose énormément problème.” Il déplore des suspicions à l’origine de la situation de blocage en cours : “Comment entamer des négociations si chaque partie ne met pas les chiffres sur la table. Nous, planteurs, tout le monde sait combien on gagne !”
Des cannes payées à leur juste valeur Le syndicat des Jeunes Agriculteurs 974 participe aussi aux négociations. Son président, Guillaume Sellier, estime que les planteurs ne sont pas assez rémunérés. “Cela fait plusieurs années que Tereos génère des bénéfices sur le dos des planteurs et que cette richesse et cette plus-value à partir de notre matière première n’est pas redistribuée à sa juste valeur aux planteurs”, déplore-t-il.
De “vraies” négociations exigées Le co-président du Comité paritaire interprofessionnel de la canne et du sucre (CPCS) se félicite que les négociations aient lieu sur un terrain neutre et souhaite qu’elles avancent maintenant plus rapidement. “Le préfet a répondu présent. On espère pouvoir continuer sur la lancée et les terminer au plus vite”, déclare Pierre-Emmanuel Thonon, représentant les agriculteurs. “Je ne sais pas s’il peut obliger Tereos à avancer mais il sera au moins témoin. J’espère qu’il pourra nous aider et aiguiller les réunions”, explique-t-il.
Tereos prêt à faire avancer les négociations Le directeur agricole de Tereos Océan Indien explique que l’industriel n’a pas obtenu les garanties souhaitées auprès de l’Etat. “Il n’y a pas de clause automatique de filet de sécurité, mais il y aurait une obligation de discuter si les conditions sont défavorables. C’est une réponse qui ne nous satisfait qu’à moitié”, déclare Florent Thibault. Il explique que les négociations du jour serviront à poser le cadre de la convention canne mais que des sujets plus techniques pourront maintenant être abordées, comme le prix minimum d’achat des cannes ou encore la problématique de la canne longue machine.
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