Le maire de Grenoble a annoncé la semaine dernière sa volonté de modifier le règlement des piscines municipales pour permettre le port du burkini. Cette déclaration a immédiatement été très contestée par ses opposants politiques. Cette proposition génère de vifs débats.
Eric Piolle, maire écologiste de Grenoble, a proposé le mardi 3 mai une réforme du règlement des piscines municipales en faveur du port du burkini et du maillot topless. Cette proposition a fait ressurgir le débat sur le port du voile, sujet houleux par excellence. Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne Rhône-Alpes, avait immédiatement réagi dans un communiqué de presse dans lequel il accusait Eric Piolle de soutenir un combat contre les droits fondamentaux de la laïcité. A cette accusation, le parti du maire de Grenoble avait répondu en mettant en avant la notion d’égalité. En effet, à l’origine, ce changement n’a pas de finalité religieuse mais tente de favoriser la libération de l’habillement de la femme, selon Eric Piolle qui a déclaré ce lundi sur France info sa volonté de « laisser les femmes libres ». En 2019, il évoquait déjà, à la suite de la fermeture des piscines municipales pour les mêmes raisons, sa volonté de maintenir le débat loin des instances religieuses en évoquant notamment des raisons de santé publique. Pour lui, le service public doit s’adapter à l’évolution des mentalités, chacun étant libre de son habillement, tant qu’il respecte les règles d’hygiène et de sécurité.
Le débat a été largement amplifié à l’approche des législatives et par la candidate Marine Chiaberto, du parti Reconquête d’Eric Zemmour. En effet, dans une prise de parole qui aurait dû se tenir le vendredi 13 mai, Marine Chiaberto pousse ses accusations en déclarant qu’Eric Piolle est « l’avant garde des islamogauchistes ». Elle compare le burkini à un «goulag en coton». Pour elle et son parti, le burkini est imposé, non seulement aux autres baigneurs mais aux femmes elle-même et deviendrait ainsi un élément contre la liberté et donc n’aurait pas sa place dans les lieux publics. Cependant, sa prise de parole n’a pu se faire à cause d’une agression sur sa personne par le groupe d’extrême gauche « Antifa ». Dans une vidéo diffusée sur Twitter, Marine Chiaberto explique comment un groupe encagoulé l’a empêchée de se rendre au lieu de la prise de parole. La préfecture de l’Isère, elle, se positionne contre cette réforme et Laurent Prévost, préfet de la région, annonce que si cette idée est acceptée par le conseil municipal, la préfecture saisira le tribunal en invoquant la loi sur le séparatisme du 24 août 2021. A cette menace, Eric Piolle répond, confiant, sur France info : « j’ai hâte que le gouvernement nous explique en quoi, dans une piscine, on devrait masquer tous nos signes religieux ».
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