On ne connaît que lui, « Ti case en paille », « le Pont d’Zavirons », « Zavocat marron »… En dix chansons, Fred Espel s’est hissé au rang des très grands compositeurs, paroliers et arrangeurs de notre musique créole.
Fred Espel, le Club rythmique, Michel Adélaïde participent de la grande légende de notre chanson réunionnaise. Mais il est des voyous ne respectant rien. Voici deux jours, la maison de l’ami a été cambriolée et, manifestement, les voleurs savaient ce qu’ils faisaient car ils n’ont emporté que peu de choses dont deux étaient devenues légendaires.
Le violon bleu de Fred Espel a disparu ; un instrument acheté voici fort longtemps par lui -même et “aménagé” par un autre grand musicien, Alexis Namtaméco : électrification, “bleuissement”, un violon unique au monde, sur lequel Fred avait joué en compagnie de pointures telles que Merleau-Ponty ou Stephane Grapelly.
L’autre perte irremplaçable concerne une guitare folk-jazz, la Gibson Byrland, ainsi prénommée en hommage à deux des plus grands guitaristes américains de tous les temps, Charlie Byrd, instrumentiste prolifique, et Hank Garland qui fut longtemps l’accompagnateur studio du King. Cette “custom” n’a été faite qu’en très peu d’exemplaires (on parle de 300, numérotés, au monde). Une pure merveille. J’ai eu la chance de “gratter” celle de mon ami lors qu’une visite. Il y tenait, ainsi qu’à son “blue violin”, comme à ce qu’il avait de plus cher au monde. On ne peut que déplorer cette insanité, frappant un homme très diminué par l’âge, resté d’une gentillesse extrême et ne méritant certes pas ce malheur. Les crétins ayant piqué ces deux merveilles ignorent simplement une chose : ils ne pourront JAMAIS s’exhiber avec leurs trophées car ce sont deux pièces uniques inestimables, marquées à jamais de l’âme de leur propriétaire. Nous partageons l’immense peine frappant l’un de nos plus gentils et grands artistes réunionnais.
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