Grossesse, accouchement, post-partum : Ce qu’elle aurait aimé savoir avant d’être enceinte

Mère d’une fille âgée de 10 ans, Marion est enceinte pour la seconde fois. Cette nouvelle grossesse la replonge dans le “parcours” de cette étape, un souvenir heureux mais jonché de difficultés auxquelles il faut faire face, souvent en silence.

Quand on devient mère pour la première fois, on ne sait pas trop à quoi s’attendre. On subit souvent les choses, déplore Marion, enceinte de 7 mois. “Le tabou des trois premiers mois” Ce sont 15 à 20% des grossesses qui se terminent par une fausse-couche durant les premières semaines. Ce premier trimestre de grossesse est souvent vécu dans l’ombre, c’est le cas de Marion qui l’a très mal vécu : “J’ai fait une petite dépression durant ces trois premiers mois. On est déjà en train de vivre notre grossesse, on a notre corps qui change et il faut le cacher, parce que l’on peut perdre le bébé à tout moment. On n’est pas forcément reconnues par le domaine médical non plus, parce que la première échographie est à trois mois, et que c’est là qu’on nous donne notre certificat de grossesse et que l’on est reconnues comme future mère”, confie la jeune maman qui regrette qu’il n’y ait pas plus de soutien durant cette période. Sa première grossesse, explique-t-elle, lui a permis de savoir ce dont elle ne voulait plus. Sportive, Marion a rencontré une sage-femme qui lui a vivement conseillé de cesser cette activité, sous peine de voir son col “ne pas tenir”, ce qu’elle s’est refusée à faire : “Elle n’a pas pris le temps d’écouter ma pratique du sport, elle m’a fait douter. Je me suis dis qu’il fallait que j’arrête le sport, l’une des seules choses qui m’aident à rester moi-même, puis finalement, je suis allée voir quelqu’un d’autre, ce que je n’aurais pas fait la première fois”.  

 “Il y en a combien là-dedans ?” De cette première expérience de maternité, elle retient également qu’il faut bien s’entourer et que certaines personnes peuvent être, parfois involontairement, très intrusives. Elle nous dépeint un florilège de réflexions entendues, à proscrire face à une femme enceinte : “Elle a un gros ventre, ou pas assez de ventre d’ailleurs” et sur le principe “Tu attends des jumeaux ?”, “Il y en a combien là-dedans ?” “Ah, tu accouches bientôt ? “. Pour faire court, “quand on est face à une femme enceinte, il faut juste lui demander comment elle va et éventuellement si son bébé va bien, c’est tout…”. Et avis aux personnes qui se permettent de toucher le ventre des femmes enceintes : “arrêtez”. “Ne pas culpabiliser de parfois regretter sa vie d’avant” Avant sa première grossesse, Marion aurait aimé que l’on lui explique que cette expérience n’allait pas être toute rose, “savoir que parfois on peut avoir désiré cet enfant autant que l’on veut, on peut mal le vivre, et on n’a pas à culpabiliser. Il y a des moments où c’est très dur, physiquement. On prend du poids, on voit son corps changer, on a parfois des envies qui nous assaillent, parfois on est malade, on a une peur permanente que quelque chose se passe mal pour le bébé, et on a l’impression que l’on ne peut pas se plaindre. Il ne faut pas culpabiliser non plus de parfois regretter sa vie d’avant”.

Post-partum : “Une sensation de vertige” Pour ce qui est de l’accouchement, là aussi, malgré les cours de préparation, la mère de famille ne s’est pas sentie suffisamment prête la première fois. “On n’est pas assez préparées à tous les scénarios possibles. La péridurale m’a été imposée très tôt, je n’ai pas du tout été active pendant mon accouchement. On peut dire ‘je ne veux pas d’épisiotomie’ par exemple, je ne savais pas”. “L’accouchement, on croit que c’est la fin des difficultés, mais en réalité, c’est le début”,  prévient Marion, qui décrit une sensation de vertige. “On ne s’attend pas à ça. On se regarde et on ne se reconnaît plus. On est complètement broyées de l’intérieur, on a parfois des déchirures, une épisiotomie ou une cicatrice de césarienne qu’il faut que l’on gère aussi. On a les lochies, pour certaines il y a l’allaitement, et le bébé, qui n’est pas un être terminé”,  Pour Marion, “l’accouchement c’est un beau moment, un moment charnière, mais ce n’est pas tout. C’est ce qui vient après, la vraie aventure”, conclut-elle.

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