Les similitudes entre les versions données par trois jeunes filles de Saint-André accusant leur propre père et leur oncle de les avoir agressées sexuellement ont mis la puce à l’oreille des enquêteurs. Le quadragénaire qui devra s’expliquer dans quelques semaines devant la justice espère pourtant comparaitre libre.
“Qui ne tente rien n’a rien” dit le dicton. Sauf lorsque le cas est vraiment désespéré à l’instar de celui d’Alceste* qui, ce mardi matin, faisait une demande de remise en liberté devant les magistrats de la chambre de l’instruction. Le quadragénaire est en détention provisoire depuis juin 2021, soupçonné d’avoir fait subir à de nombreuses reprises des attouchements à ses deux filles mineures et à sa nièce âgée de moins de 15 ans. “Monsieur déclare avoir quatre épouses. Je rappelle que ces pratiques ne sont pas autorisées sur notre territoire et m’étonne qu’avec tant de présence féminine à ses côtés il ait besoin de s’en prendre à ses propres enfants”, interroge l’avocate générale.
Il s’introduit la nuit dans leur chambre Lors de ses gardes à vue, le prévenu a en effet déclaré avoir quatre femmes, l’officielle et les autres. Poursuivi suite au signalement d’une de ses filles qui s’était confiée aux services sociaux, il nie avoir abusé d’elle. Pourtant, son témoignage comparé à celui de sa soeur et de sa cousine correspond point par point. Le quadragénaire s’introduit la nuit dans leur chambre, les allonge par terre, les caresse sur les parties intimes avant de leur lécher le sexe. Les jeunes mineures croyaient avoir trouvé la parade en s’enfermant à clé. Mais selon les éléments de l’enquête, il aurait trouvé un gaz à vaporiser sur les serrures afin d’ouvrir les portes cadenassées.
Un gaz pour ouvrir les portes Ce mardi, le Saint-Andréen demandait à retrouver la liberté pour pouvoir travailler avant son jugement prévu le 7 juillet prochain devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis. “Mais vous n’avez jamais travaillé” rétorque la présidente de la chambre de l’instruction devant laquelle il comparaissait. Les choses semblaient mal parties pour le détenu qui a souhaité garder le silence et ne pas se justifier.
En réponse, le parquet général a tenté de convaincre les juges de refuser de libérer le mis en cause au motif qu’il n’avait pas de domicile fixe, qu’il y avait un risque de pression sur les victimes présumées ainsi qu’un risque de réitération des faits reprochés. “Il se réclame des écrits du Coran mais ne sait ni lire ni écrire” pointe la représentante de la société. Les magistrats de l’instruction ont suivi ces réquisitions. Alceste reste derrière les barreaux du centre de détention de Domenjod jusqu’à son procès. *Prénom d’emprunt
www.zinfos974.com