Journée sur le thème des vols avec violence en audience de comparution immédiate ce lundi. Un jeune homme comparaissait pour une série de vols, des violences et une escroquerie. Âgé de tout juste 19 ans, il découvre dans la douleur le tribunal pour “adultes”.
Erwan H., âgé de 19 ans, comparait ce lundi pour une longue série de faits devant le tribunal judiciaire de Saint-Denis. Il se comporte comme un “kéké” devant la présidente qui le remet direct dans l’axe. Le 21 juin dernier à Saint-Paul, il est au volant de sa voiture mais n’a ni permis, ni assurance. Il aperçoit un dalon avec qui il est “en compte”, assis sur un muret. Ni une, ni deux, il lui fonce dessus. Le jeune homme a tout juste le temps de se sortir de là, sans quoi, il était écrasé entre la voiture et le mur. Le prévenu recule, le pare-choc avant tombe, et il repart comme si de rien n’était. Il est convoqué par la gendarmerie et ne se présente pas. Il est finalement interpellé le 3 juillet dernier par les militaires. Il explique que l’homme l’avait accusé de l’avoir volé, mais que ce n’était pas vrai. Comme un bonheur n’arrive jamais seul, il est placé en garde à vue et voit par la même occasion une peine de 8 mois mise à exécution en guise de bienvenue dans le monde des adultes. Le tribunal profite de l’avoir sous la main pour le juger pour toute une série de faits antérieurs. Vol, vol avec violence et escroquerie, soit un total de 9 délits et une contravention. La présidente résume assez bien sa façon d’être : “Je veux, je prends, je me sers”, et quand on ose lui résister, il frappe. En avril dernier, à la gare routière de Saint-Paul, il doit aller à l’étang alors il s’approprie le vélo d’un jeune de 16 ans qu’il connait et revient 5 heures plus tard pour soi-disant lui rendre. En mai dernier, il voit un homme d’une quarantaine d’années au parc. Il a besoin de téléphoner, alors il prend son téléphone et en plus, repart avec son vélo. En janvier dernier, il va chez le voisin du dessous, lui vole son aspirateur et va le revendre chez Cash Converter. Le voisin n’est pas content et le lui dit. Il va le voir furieux, le frappe et repart avec un fusil de pêche. Il a toujours une explication qui le dédouane.
“Il n’a même pas saigné” “Cette fois, tu pourras dire que c’est moi qui t’ai volé”, dira-t-il à la victime. Il ajoutera en audition : “Il n’a même pas saigné”. Pour finir, il répond d’escroquerie pour avoir encaissé en septembre 2021 un chèque de 300€ qu’il a sans doute trouvé. “Neuf délits, une contravention et des faits de violences en réponse à ses frustrations. Il sème la terreur autour de lui. C’est intolérable et cela suffit, il agit en toute impunité”, s’offusque le parquet qui requiert 30 mois de prison dont 12 mois assortis d’un sursis probatoire renforcé et un mandat de dépôt. “Vous avez raison, c’est ‘je veux, je prends’. Il a un problème d’éducation issu d’une enfance difficile avec un père décédé et sa mère qui l’a mis dehors”, plaide la défense. Le tribunal déclare le prévenu coupable et fait droit aux réquisitions du parquet. Le prévenu, qui n’a pas eu une once de remords pour ce qu’il a fait, a tout de même un éclair de lucidité avant de quitter la salle et demande à la présidente : “Les 8 mois c’est en plus des 18 mois ?”, “Oui, c’est cadeau”, répond la présidente avec finesse.
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