Au rayon des histoires qui auraient pu très mal finir, le tribunal judiciaire de Saint-Denis avait à juger des faits quelque peu effrayants. Un homme, agacé par la conduite d’une motarde, tente de la faire chuter. Effrayée, la jeune femme de 24 ans a une réaction pour le moins surprenante.
Un homme de 51 ans et une jeune femme de 24 ans comparaissaient pour des faits liés à la même affaire : lui pour mise en danger d’autrui avec risque de mort et elle pour dégradation de bien. Ils étaient à la fois auteurs et victimes tous les deux. Le 3 octobre 2020, à Sainte-Suzanne, un automobiliste suit une moto qu’il estime rouler trop doucement sur la voie de gauche. Il se porte à sa hauteur, la dépasse et lui fait une queue de poisson en se rabattant à droite. Il lui montre des gestes d’agacement, la motarde ne s’en laisse pas compter et lui répond. S’en suit une scène qui n’a pas sa place sur les routes : le conducteur va tenter, sur une longue distance, de faire chuter la motarde. Arrivé à la sortie de centre commercial de Sainte-Suzanne, le conducteur ralentit en raison des bouchons. La motarde le dépasse et s’arrête un peu plus loin, descend de sa moto et prend sa plaque en photo. Le conducteur descend furieux de sa voiture et tente de frapper la jeune femme. Elle ne se laisse pas faire et tente à son tour de le frapper. Il faudra l’intervention d’un tiers pour tenir le conducteur et mettre fin au conflit. Enfin, pas tout à fait : la motarde sort un couteau de poche pliable et crève les pneus de la voiture avant de partir. Elle va déposer plainte. Trois témoins attestent de la version de la conductrice. “Je me suis vue mourir sur la route”, explique-t-elle à la barre. Le conducteur est droit dans ses bottes et jure n’avoir jamais voulu attenter à sa sécurité et encore moins à sa vie. “Trois témoins disent la même chose et attestent de la mise en danger de Monsieur envers Madame !”, tance le parquet qui requiert une peine de 4 mois de sursis simple à l’encontre de la jeune fille pour les coups de couteau dans les pneus et 6 mois de prison avec sursis simple pour le conducteur ainsi que l’annulation pour 6 mois de son permis de conduire, estimant “qu’il n’y a aucune remise en question de sa part”. Les défenses s’écharpent longuement sur qui a fait quoi et demandent la relaxe pour leurs clients. Le tribunal condamne finalement le conducteur à 8 mois de prison avec sursis simple et suspend le permis de celui-ci pour 6 mois ; la motarde est condamné à une amende de 300€ pour son geste.
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