Ile aux Nattes : L’hôtelier drogue sa cliente et l’agresse sexuellement

Le séjour sur l’île paradisiaque malgache a viré au cauchemar lorsque le propriétaire du bungalow a drogué son hôte avec un mojito fait maison et l’a agressée sexuellement. Activement recherché, le mis en cause était connu pour des faits très graves.

Située à Madagascar au sud de Sainte-Marie, l’île aux Nattes est un coin paradisiaque de 2,5 km aux allures de carte postale. Pas de voiture, pas d’électricité, un lagon aux eaux turquoises et des chemins de sable. Un paradis pour tous et un enfer pour Géraldine* qui y a séjourné en août 2015 avec une amie. La maison dans laquelle elles avaient choisi de séjourner était agréable et le couple de propriétaires métropolitains fort sympathique. L’amie était rentrée dans l’Hexagone la première et Géraldine s’apprêtait à y passer seule sa dernière nuit.  Les hôtes avaient proposé de partager un dernier apéritif. Après quelques gorgées de ce délicieux mojito goût pêche fait maison, Géraldine ne se souvient plus de rien. Quelques heures plus tard, elle se retrouve nue dans sa chambre, l’entrecuisse couvert de bleus et de traces de doigts. Les jours passent et des images de la soirée lui reviennent sous forme de flash. Géraldine comprend qu’elle a été droguée. Elle se revoit allongée sur la pelouse du bungalow en train de rire mais son corps est lourd et elle ne parvient pas à se relever. 

Tous dans le cosmos Peu à peu, le scénario de l’agression sexuelle frisant le viol se dessine à travers les souvenirs qui reviennent par bribes à travers des cauchemars. Dès son retour, Géraldine s’est confiée à ses amies et a montré ses marques. Début octobre 2015, elle veut en avoir le coeur net et écrit un mail à celui qu’elle soupçonne. Sans réponse, elle réitère un mois plus tard. Cette fois-ci, Jean-François Varlet fait un retour en indiquant qu’elle s’est trouvée mal, qu’il l’a couchée et que tous étaient “dans le cosmos”. Géraldine porte alors plainte le 12 novembre 2015. L’enquête met immédiatement en lumière que l’homme de 53 ans, à l’époque des faits, a un casier judiciaire qui fait froid dans le dos. Le quinquagénaire a été condamné pour agression sexuelle sur mineur, harcèlement sexuel, viol sur mineur par ascendant. Son nom est inscrit au fichier des auteurs d’infraction sexuelle. L’homme est introuvable. La maison d’hôtes a été fermée et les comptes bancaires sont clôturés. Absent à ses procès, ses condamnations n’ont pas été effectuées. Trois fiches de recherche sont ouvertes à son nom. 

Introuvable Ce vendredi, Jean-François Varlet était jugé pour agression sexuelle en son absence. “Les requêtes faites à  Madagascar ne donnent rien. Monsieur n’est pas inscrit sur la liste consulaire”, déplore la présidente de l’audience correctionnelle. La victime est présente. Elle explique qu’il lui a fallu cinq ans pour se remettre du traumatisme vécu. Un traumatisme jugé bien réel par les experts l’ayant examinée lors de l’instruction de cette affaire sous la houlette d’un juge d’instruction dionysien. Au terme de ses investigations, celui-ci a estimé que suffisamment d’indices concordants permettaient de renvoyer le mis en cause devant une juridiction et, notamment, le témoignage des personnes à qui Géraldine avait confié ses soupçons et montré ses hématomes. “Elle est sûre qu’il se trouve toujours à Madagascar et qu’il continue en profitant de la jeunesse locale qui ne peut pas se défendre”, a insisté l’avocate de la victime, Me Estelle Chassard. Jean-François Varlet, 60 ans, a été condamné à 4 ans d’emprisonnement conformément à ce qu’avait requis le parquet. Un mandat international a été délivré à son encontre. “Je m’en chargerai personnellement” a commenté la procureure de la République à la fin de l’audience dont Géraldine est ressortie l’air soulagé. *Prénom d’emprunt

www.zinfos974.com