« Je ne suis pas JIR, MAIS…, sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur »

Les éditoriaux de M. Tillier m’irritent parfois, m’agacent de temps à autre, me donnent à réfléchir toujours. Je regrette quelquefois qu’il prenne régulièrement pour cibles les mêmes personnes et oublient, dans sa dénonciation, certains individus dont l’action nuit gravement à la santé de La Réunion. Mais il est inconcevable, inimaginable, hallucinant de vouloir empêcher un journaliste de s’exprimer. Simplement parce que ses propos déplaisent. Si une citoyenne ou un citoyen français estiment être diffamés ou injustement mis en cause, la justice est là pour dire le droit. Mais PERSONNE ne peut s’ériger en censeur et décider seul de ce qui peut être lu par le bon peuple. Ou alors c’est que nous vivons dans la Corée du Nord de Kim Jong Un, la Russie de Poutine.

Depuis le 29 juillet 1881 et la loi sur la liberté de la presse, « l’imprimerie et la librairie sont libres » (article 1). Autrement dit, nul ne peut porter atteinte à la liberté d’expression  des journalistes. Et comme la loi est bien faite, le chapitre IV traite «  des crimes et délits commis par la voie de la presse ou par tout autre moyen de publication » (articles 23 à 41-1). Il est bon de ne pas être d’accord avec son interlocuteur. La controverse, le débat, le face à face, font vivre la démocratie, dès l’instant où les bornes juridiques existent, où la loi protège les uns des abus possibles des autres. La censure, quelle que soit la forme qu’elle prenne, est un retour à l’ancien régime où censure religieuse et censure royale s’exerçaient sans autre règle que le bon plaisir des puissants. L’écrivain Beaumarchais qui avait dormi nombre de fois en prison pour des écrits jugés subversifs faisait dire à l’un de ses personnages :  « Pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs. » Et puisque nous sommes à l’époque des Lumières (que nous devrions peut-être rallumer aujourd’hui, pour le plus grand bien de notre époque), gardons en mémoire cette phrase qui traîne sur tous les sites internet de citations, mais que Voltaire n’a jamais écrite : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. » La démocratie, la liberté d’expression et la respublica sont à ce prix.

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