Le raid des “bras cassés” du Port se termine en prison

Deux Portois ont été condamnés à des peines de prison ferme pour avoir cambriolé plusieurs entreprises du sud en décembre dernier. Malgré un arsenal digne d’une équipe spécialisée dans le grand banditisme, ils ne sont repartis qu’avec 300 euros et quelques objets.

Le 27 décembre dernier, Tonio*, Douglas* et son cousin descendent à Saint-Pierre “voir un ami”. Visiblement, la pluie ce jour-là a démotivé l’ami en question et les 3 dalons décident de rentrer au Port. Selon eux, c’est sur le chemin du retour qu’ils auraient l’idée d’aller cambrioler une entreprise à L’Étang-Salé.  Ils remontent alors au Port pour se changer, laissent leur téléphone sur place pour ne pas être tracés et s’équipent d’objets comme une disqueuse. Ils redescendent sur L’Étang-Salé en direction de l’entreprise visée. Mais à peine se sont-ils introduits dans l’enceinte que l’alarme se déclenche, les faisant fuir. L’équipe se rend alors à Saint-Louis et s’en prend à des locaux où sont regroupées plusieurs entreprises et associations. Malgré les efforts pour trouver de quoi voler, ils ne mettront la main que sur 300 euros et des armes factices d’une entreprise de sécurité. Les gendarmes arrivent et parviennent à interpeller Douglas. En garde à vue, ce dernier va alors parler. Il va être envoyé en détention provisoire durant 9 mois avant d’être placé sous contrôle judiciaire. Tonio a été interpellé en mars et se trouvait toujours incarcéré au moment du procès. Le troisième a entre-temps été victime d’une agression et son état de santé ne permet toujours pas de l’interroger. Il sera jugé ultérieurement.

Coup de tête ou véritable raid organisé ? À la barre du tribunal, les deux prévenus assurent que la décision du cambriolage s’est faite “sur un coup de tête”. Un avis que ne partage pas le ministère public qui estime qu’ils “ont organisé un raid dans le sud. Ils sont très mobiles avec un mode opératoire bien rodé. Ils n’ont pas agi par spontanéité”, argue la procureure. Elle requiert donc une peine de 30 mois pour Tonio, et ses 10 condamnations liées à des vols, et 18 mois pour Douglas. Me Sameïdha Mardaye, qui défend Tonio, a une autre lecture des faits. “Moi je parle de deux bras cassés. Une équipe de professionnels ? Ils s’enfuient dès que l’alarme sonne. S’ils avaient préparé leur coup, ils s’en seraient pris à des entreprises avec quelque chose à voler, pas juste 300 euros. La preuve, les entreprises ne se sont pas constituées partie civile tellement le butin est maigre”, insiste-t-elle. Un avis partagé par Me Stefan Wandrey qui ne voit pas “le cas d’une équipe du nord qui vient piller”. Il rappelle que son client, Douglas, n’est pas ancré dans la délinquance et que sa seule condamnation pour vol remonte à 10 ans, lorsqu’il était encore mineur. Il assure que la détention a fait réfléchir son client qui s’est réinséré depuis. Il tient pour preuve qu’il a une mission en intérim le lendemain du procès. Le tribunal va finalement les reconnaître coupables. Tonio est condamné à 24 mois de prison ferme et est retourné directement en détention. Douglas a écopé de 12 mois de prison. Ayant déjà effectué 8 mois de détention provisoire, le reste de sa peine est aménagée. *Prénoms d’emprunt

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