Il est le candidat à zéro voix de ces législatives 2022 à La Réunion. Laurent Philippe Hoarau a traversé la campagne électorale avec cette dose d’amateurisme qui fait le charme des élections locales. Ce cas de figure en dit long aussi sur les capacités des grands partis à se maintenir au pouvoir sans discontinuer d’une joute électorale à l’autre. Les petits candidats se débrouillent, eux, comme ils le peuvent.
Une nouvelle élection s’est achevée en France avec un taux de participation famélique. Les élus promettent comme à chaque soir d’élection d’y remédier avant de se conforter dans le cloisonnement des partis au pouvoir. Cette prochaine élection, Laurent Philippe Hoarau s’y verrait bien y prendre part mais entouré de l’expérience d’un parti cette fois. Il faut dire qu’il a essuyé les plâtres de fort belle manière ce 12 juin en étant dans l’incapacité de proposer ses bulletins aux électeurs de la 2ème circonscription. Tout s’est joué sur le plan financier, ce qui illustre le fossé qui sépare les grosses écuries des petits candidats. Beaucoup ne le savent peut-être pas mais les bulletins de vote doivent être fournis par les candidats eux-mêmes. Lorsque l’on s’appelle La République en Marche ou les Républicains, ce coût ne représente qu’un détail dans le budget de campagne. Lorsque l’on s’appelle monsieur madame toute-le-monde, la tâche s’avère plus ardue. “Ç’a été une question de budget et de temps. J’ai eu plusieurs propositions d’imprimeurs. Mais celui dont le prix me convenait ne pouvait pas respecter le délai… J’ai eu des propositions d’impression allant de 1400 euros jusqu’à 3000 euros chez certains”, explique le formateur de profession. Le candidat novice retient de cette aventure une série d’imprévus qui le bonifieront. “Je suis plus que motivé à faire autrement. Je serai mieux armé pour l’avenir”, avise le candidat sans voix. “Y consacrer tout son temps” Avec seulement une team de 4 personnes à ses côtés, il reconnaît qu’il a été sollicité en permanence et est même tombé malade durant la campagne. Il n’a pas pu honorer de sa présence le plateau télé de la chaîne publique lors du débat opposant les 14 candidats de la circonscription 2. “J’étais complètement malade, 38 de fièvre. Cette élection, ç’a été une course contre la montre, notamment pour réunir un budget. Il faut y consacrer tout son temps”, retient Laurent Philippe Hoarau qui a eu l’idée de concourir à partir du mois de décembre avant de ne plus hésiter au sortir de la présidentielle. Pour ce qui est de son programme, que seuls quelques rares habitants ont pu découvrir grâce à la profession de foi qu’il a pu éditer et distribuer en porte-à-porte, il en conserve les idées si jamais, dans quelques années, il venait à s’impliquer de nouveau dans une élection. L’état de la balance commerciale de La Réunion figurait en toute première place de sa profession de foi. “On ne pourra jamais s’en sortir tant que nos exportations ne seront pas plus importantes que nos importations”, clame-t-il tout en soutenant l’idée d’en finir avec les pesticides et de baisser les charges sociales et patronales. Pour faire vivre ses idées à l’avenir et s’affranchir des soucis technico-financiers, il envisage de s’aguerrir auprès d’une formation politique. “Ça m’a servi de leçon à tous les niveaux, je sais à quoi il faut m’attendre. J’aimerais bien intégrer un parti politique”, ne ferme-t-il pas la porte.
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