Soleil vert Ce soir, à ne pas rater, l’effrayant et prémonitoire « Soleil vert » de Richard Fleischer. Une vision apocalyptique d’un monde dans lequel nous plongeons pieds et poings liés, poussés par je-ne-sais quel masochisme ; lequel nous prouve pourtant que l’enfer, c’est pas les autres ; c’est nous-mêmes. Quant au fameux « devoir de mémoire » dont on nous rebat les oreilles à longueur de journée, ici-même, ça n’est jamais qu’une antienne de plus dont tout le monde se contrefout. C’est parti…
Le relais dionysien Ce fut une très belle épreuve, ce dimanche, la mairie ayant très bien organisé son machin. C’est un 20/20 pour le services des Sports, avec des compétiteurs, des jeunes à rollers, des clowns sportifs, des chasse-barrières improvisés et même une Pocahontas à moustaches. Quand une municipalité ne se prend pas au sérieux, ça donne une manif de haute volée. Là où ça pêche, c’est lors des commentaires des pseudo-commentateurs radio ou télé. Vous me direz… l’histoire, ils s’en foutent. Mais tout-de-même, il aurait pu s’en trouver un pour remonter aux origines de l’épreuve… Même pas. Le tout premier Relais dionysien se produisit dans les années 60 et fut remporté haut la main par l’équipe du lycée Leconte-de-Lisle, un trio de cavaleurs composé de Fred K/Bidy (le maire de Saint-Jo), Philippe Decotte, qui a tant fait pour le cyclisme, et Jean-Claude Bénard, ex-commentateur sportif au Barachois. Ceux qui ont eu la veine, comme moi, d’assister à l’événement, se souviennent de la parade de nos trois champions, vêtus d’un péplum blanc, agenouillés sur la cabine d’une camionnette 404, beaux comme des dieux… du stade. « 100% Jazz » Les bonnes adresses, les bonnes recettes, les bons plats, les bons coups, faut en faire profiter les potes. Nous sommes tous plus ou moins amateurs de bonne musique et pour ça, ici, nous ne sommes pas fauchés : Chérie FM, Arc-en-Ciel, Freedom 2, Radio Pikan, Radio Sud Plus, etc., il y a de quoi écouter et ré-écouter à longueur de journée, plongé en totale béatitude, loin des Ramanisum et autres J’ai-mal-au-cul. Quand on est à son ordinateur par exemple. Grâce à mon ami Henri Thomas, j’ai ajouté une nouvelle longueur d’ondes, 104.9, à ma liste préférée. Cela s’appelle « 100% Jazz » et c’est du tout bon. L’intitulé de la station ne doit pas vous hérisser : il y a là du jazz, mais aussi de la bossa, du blues, du rythm’n blues (j’ai pas dit arrr-nnn-bbb !), du rock, de la pop à dose modérée, et de temps à autre, un bon vieux petit boogie-woogie. C’est varié en diable et c’est excellent. 100% Jazz, 104.9. Tiens, là au moment où je vous écris, c’est un bon vieux Johnny Cash, j’adoooooore ! Ribéry, Papin, Johnny, Van Damme… arrêtez ! Frank Ribéry annonce prendre sa retraite et il s’est trouvé de fumeux journalistes pour gloser : il va enfin pouvoir apprendre à lire et parler. Plus con tu meurs (les journalistes, j’veux dire). Pourquoi Ribéry est-il si bien payé ? Pour marquer des buts ou commenter Schopenhauer ? J’apprécierais hautement que mes bouquins se vendent aussi chers que le moindre coup de pied de Ribéry ou Papin. Il y a une différence énorme entre moucatage et méchanceté. Lorsque Yves Lecoq brocarde Johnny dans les Guignols, tout le monde rit, comme avec M. Gerra chez Drucker. Il n’y a rien de méchant là-dedans. Lorsqu’on se fout ouvertement de Jean-Claude Van Damme en mettant en avant sa faiblesse intellectuelle, je ne suis plus du tout en accord avec mes collègues. Je suis un adepte forcené du moucatage, de l’humour, de la dérision ; ça aide à supporter la désespérance. Quand je dis, dans une émission radio de Dédé, (je cite de mémoire) que « Sur sa carte Michelin personnelle, Vincent Hoarau a remplacé les bornes kilométriques par des symboles en forme de graton, saucisses, boucané », je pense que chacun comprend que j’adore ce bonhomme, bon vivant, joyeux et fin gastronome. Van Damme fait des films d’action d’excellente facture. C’est tout ce qu’on lui demande et il nous en donne pour notre argent. Inutile de le traiter d’idiot : il n’en est pas un ! Le pont du Gol : l’Histoire fout le camp ! On a déjà détruit bien des traces de notre passé dans cette île qui, contrairement aux bavardages officiels de gauche et de droite, s’acharne à démolir les dernières traces de ce que nous fûmes. On détruit nos plus belles vieilles cases au bénéfice de constructions laides à faire peur, qui défigurent notre île et enrichissent des promoteurs véreux. Les constructions anciennes ont fait leurs preuves au-delà de toute espérance. Ainsi… lorsque Gamède a fait tomber comme des dominos les piliers du pont sur la rivière Saint-Etienne, piliers conçus par des ingénieurs armés de lasers et d’ordinateurs, les vieux piliers d’à côté, conçus par nos gramounes pleins de sagesse, n’ont pas frémi d’un iota. Là, on fout en l’air le vieux pont métallique sur la ravine du Gol, à la sortie nord de Saint-Louis. Un vieux pont rouillé mais solide, qui ne servait plus à rien… sinon à la tranquillité des piétons et au plaisir des yeux. Il est doublé par la conduite d’eau (inutilisée depuis longtemps) tirée depuis la rivière Saint-Etienne. Va-t-on la détruire elle aussi ? Ce vieux pont métallique était pourtant un des témoins de première main de notre histoire sociale et politique. C’est là que ce sont produits les drames principaux de la révolte des planteurs, en 1962. Les camps opposés droite-gauche s’y sont affrontés. C’est là qu’ont trouvé la mort Bisco Lacroix, juge de Paix à Saint-Louis, et sa compagne, tombés dans une embuscade. Bisco avait un inconvénient de taille, ressemblant à s’y méprendre à Gabriel Macé, un pur et dur de la droite. L’ayant pris pour Macé, les acharnés communistes l’ont caillassé puis balancé sa voiture, une petite Fiat cabriolet 1200 bleu ciel, par-dessus la rambarde, sous le pont du Gol. Souvenirs peu glorieux, soit, mais c’est quand-même notre Histoire. Quand est-ce qu’on comble la rue des Chaises-à-Porteurs de Cilaos, qui ne sert même plus aux randonneurs ? Quand va-t-on enfin démolir la Chapelle du Rosaire de Saint-Louis, plus vieil édifice religieux de l’île, en cette période d’oecuménisme bavard ? Quand va-t-on raser le Jardin de l’État, ex-« Jardin colonial » ? La politique du n’importe quoi est dangereuse, je ne cesserai jamais de le hurler. Des rouleaux de printemps à la mangue ! Effaré, consterné, ébahi, époustouflé en assistant, à la télé, à la performance d’un soi-disant chef cuisinier qui, ne sachant plus quoi inventer, a créé les « rouleaux de printemps à la mangue ». Je sais… je sais que la cuisine évolue, se transforme, adopte des produits étrangers à sa conception originelle. Mais changer pour changer, je suis résolument contre. Madame Anibal a créé son merveilleux « canard à la vanille ». Ce n’est pas une raison pour le mettre à toutes les sauces ! Le rougail à la saucisse de Morteau mâtiné de crème fraîche, je ne suis pas pour. Pourquoi pas, tant qu’on y est, un rougail z’andouilles dans lequel le z’andouille serait remplacé par le cordon-d’-moresse ? Et le rougail scorpions, hein ? Et le cari de papangue, ça vous parle ? Là, ce génial inventeur a trouvé les rouleaux de printemps à la mangue. Je m’élève tout net contre cette absurdité culinaire pour la seule raison qu’il est des recettes que l’on respecte. Tout comme on ne met pas de massalé dan’ brèdes mouroungues, on ne bricole pas les rouleaux de printemps, une des recettes les plus respectables de la cuisine asiatique ! Ou alors, introduisons de la sauge dans notre rôti de cochon créole, de la citronnelle dans le lentilles-Cilaos/z’andouilles, de la patate-cochon dans notre sauce sardines, de l’harissa dans notre cari poulet… Allez ! Je vous aime…
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