Les planteurs veulent déverser des cannes devant la préfecture

Des cachalots devraient partir de Beaufonds pour rejoindre Saint-Denis ce mardi matin dans le cadre d’une nouvelle opération de grogne des agriculteurs.

Les agriculteurs restent mobilisés depuis maintenant trois semaines. Ils réclament des garanties financières pour faire face à la hausse des coûts des intrants et du fret dans le cadre de la convention canne 2022-2027. Les planteurs de canne réclament un prix d’achat de la tonne de canne qui puisse leur permettre de maintenir leur activité. Ils ont monté un camp de contestation devant les grilles de la préfecture lundi. Les négociations ont été ralenties par les élections. Les industriels attendent des réponses de l’Etat au sujet du soutien financier demandé. Les planteurs réclament une implication plus forte des usiniers pour maintenir la filière.

Reprise des négociations ce mardi Le Comité paritaire interprofessionnel de la canne et du sucre doit se rassembler aujourd’hui pour sa réunion hebdomadaire. C’est là que les syndicats des planteurs, les industriels et les services de l’Etat se rassemblent pour discuter de la convention canne 2022-2027. Les agriculteurs ont été reçus par le préfet la semaine dernière et ont demandé à ce que le préfet soit l’arbitre des négociations. Ils souhaitent donc que la rencontre se fasse à la préfecture. Celle-ci pourrait toutefois se faire à nouveau au Centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre à La Providence, là même où les tracteurs étaient garés depuis le début du mouvement de grogne sur les routes la semaine dernière.

Nouvelle opération coup de poing ce mardi Les planteurs veulent montrer leur exaspération. Les négociations n’avancent pas et ils refusent de démarrer la récolte sans garantie financière. Des agriculteurs ont décidé de couper quelques cannes, de se rejoindre à Beaufonds et de venir ensemble avec leur cachalot jusque devant la préfecture pour les déverser.   Des difficultés de circulation sont donc à prévoir mardi à partir de 10 heures entre Saint-Benoît et Saint-Denis. Des tracteurs et leur chargement devraient se retrouver sur la quatre voies en direction du Nord avant d’entrer sur le chef-lieu en fin de matinée.

Pas de “filet de sécurité automatique” de l’Etat L’industriel Tereos fait le point sur les discussions qui ont eu lieu avant cette nouvelle réunion.  “Il n’y a pas d’évolution fondamentale”, déplore Florent Thibault, directeur agricole de Tereos Océan Indien. Il résume la situation : “Il n’y a pas de clause automatique de filet de sécurité, mais il y aurait une obligation de discuter si les conditions sont défavorables. C’est une réponse qui ne nous satisfait qu’à moitié.”  Mais les membres du Comité paritaire interprofessionnel de la canne et du sucre doivent travailler aujourd’hui sur les dispositifs généraux. L’objectif est d’écrire une convention canne qui prendrait en compte l’évolution du marché avec la possibilité de l’intervention de l’Etat si les conditions économiques deviennent défavorables et ne permettent plus une garantie d’achat des cannes à 40,07 euros. Le sujet de la canne longue machine doit être évoqué. Tereos explique qu’un équilibre doit être trouvé pour que les planteurs ne soient pas pénalisés par la variation de la richesse des cannes.
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