Traditionnellement, il faut un ou une originaire de l’Outre-mer dans tout nouveau gouvernement. D’habitude, il ou elle vient d’un des DOM, et le plus souvent des Antilles. Cette fois, Emmannuel Macron et Elisabeth Borne ont choisi Sonia Backes, une élue de Nouvelle-Calédonie, qui est nommée secrétaire d’état à la citoyenneté près du ministre de l’intérieur. Un choix qui en dit long sur les priorités du gouvernement.
Sonia Backes, une élue de Nouvelle-Calédonie, vient d’être nommée secrétaire d’état à la Citoyenneté près du ministre de l’Intérieur. Outre le fait que c’est un ministère de seconde zone dont on ne voit pas très bien la finalité, on peut légitimement s’interroger sur ce choix. Pour Emmanuel Macron, elle présente l’originalité d’être une des rares élues d’Outre-mer à être macroniste. Une denrée qui se fait rare par les temps qui viennent. Sonia Backes est présidente de la province Sud et est une des figures du mouvement anti-indépendantiste. À La Réunion, le plus gros DOM, 6 députés sur 7 sont NUPES et la 7ème, Nathalie Bassire, a affiché ostensiblement son opposition au gouvernement. Sans compter le fait qu’elle n’a pu être élue au second tour contre le fils de TAK que grâce aux voix de la NUPES. Une dette que la NUPES ne manquera sans doute pas de lui rappeler régulièrement. Et ce n’est pas mieux aux Antilles. Ne restait plus à Emmanuel Macron qu’à aller chercher un ou une parlementaire dans les COM (collectivités d’outremer), dont les liens avec la métropole sont pourtant beaucoup plus lâches. On prend ce qu’on peut… À moins que ce ne soit cela le véritable projet de Macron pour l’Outre-mer : que nous devenions tous des COM, ce qui ferait sans doute plaisir à quelques personnalités locales de la NUPES qui n’ont jamais complètement remisé au placard le projet d’autonomie. Emmanuel Macron espère peut-être ainsi acheter à bon compte la paix sociale. Pas sûr qu’il ait raison. Ça me rappelle cette phrase attribuée à Churchill : “Le gouvernement avait le choix entre la guerre et le déshonneur. Il a choisi le déshonneur et il aura la guerre”. Je crains que nous n’ayons à la fois les troubles dans la rue et la revendication de plus d’autonomie dans les mois qui viennent. L’autre visée d’Emmanuel Macron en nommant une élue de Nouvelle-Calédonie est sans doute d’espérer garder un oeil sur les indépendantistes, très remontés après le dernier référendum. S’il espérait les calmer, je crains pour lui, également sur ce dernier point, qu’il ne se mette profondément le doigt dans l’œil tant Sonia Backes arrive marquée de son image d’anti-indépendantiste. Le courant risque fort de ne pas passer avec les leaders indépendantistes… Quoi qu’il en soit, en la choisissant, Emmanuel Macron affiche clairement ses préférences… Enfin, pour conclure et nous permettre de mieux nous faire une opinion sur notre nouvelle ministre, rappelons que lors de la présidentielle de 2017, elle avait refusé de donner des consignes de vote entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour…
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