L’homme d’affaires réunionnais Théophane Narayanin, dit Guito, est candidat aux législatives à Mayotte où il poursuit une partie de ses activités. A la surprise générale, il a réalisé dimanche dernier un très bon score de 17,70% des suffrages exprimés, arrivant en deuxième position derrière Estelle Youssouffa (21,04% des voix). Le voila donc qualifié pour le second tour. Hier soir, lors du débat sur Mayotte La 1ère, le passé sulfureux de l’homme d’affaires l’a rattrapé lorsque son adversaire lui a rappelé qu’il avait été condamné en 1984 pour coups et blessures ayant entrainé la mort…
Inutile de chercher sur internet les traces de cette condamnation prononcée en 1984 pour coups et blessures volontaires, le ménage a apparemment été fait et bien fait. Rien, aucune trace ! Il a fallu que nous fassions appel à la mémoire de certains proches de Guito Narayanin pour avoir confirmation du drame. A l’époque nous dit-on, Guito Narayanin tenait une boite de nuit à Sainte-Suzanne. Lors d’une bagarre, il aurait frappé un client et ce dernier était décédé. Notre interlocuteur a été incapable de se rappeler du nombre d’années que Guito Narayanin a passé en prison à l’époque. En fouillant, la seule trace que nous ayons retrouvée de l’affaire est un article du Monde du 10 octobre 1991 relatif à l’affaire Schiano. Rappelez-vous. Jacques Schiano était alors procureur de la République de Saint-Denis et il entretenait des relations particulières avec Jérémy Lako, le concierge du palais de justice, qui monnayait auprès de personnalités inquiétées par la Justice ses interventions auprès du procureur. Jacques Schiano avait offert un coupé Toyota de luxe (180.000 F de l’époque quand même) au concierge avec lequel il a reconnu entretenir “une relation privilégiée” et c’est… Noël Narayanin, le père de Guito, qui avait réglé la facture. En échange de quoi? Je vous laisse deviner. Et c’est au détour d’un paragraphe de l’article du Monde consacré à ce fait divers qui avait tenu La Réunion en haleine à l’époque que le journal évoque la condamnation de Guito : “Véritable patriarche, M. Noël Narayanin avait vu ces dernières années plusieurs de ses proches impliqués dans des affaires judiciaires dont l’un de ses fils condamné pour coups mortels”. Hier soir, lors du débat, Estelle Youssouffa a courageusement tenu tête à Guito Narayanin et, malgré les tentatives d’interruption de ce dernier, a réussi malgré tout à rappeler que ce dernier avait été condamné pour “coups et blessures ayant entrainé la mort” sur la personne de M. Raymond Bomota. Ainsi que sa mise en examen fin 2016 pour association de malfaiteurs dans l’affaire de l’agression d’une avocate à Mayotte suite à un contentieux lié à l’exploitation d’une carrière à Kangani par son entreprise IBS et son incarcération pour plusieurs mois en préventive jusqu’en 2017 à la prison de Majicavo à Mayotte. Dans cette affaire, l’un des quatre suspects avait affirmé que Guito Narayanin était le commanditaire de l’agression. Des échanges téléphoniques avaient confirmé que l’entrepreneur et trois suspects avaient eu des contacts. On peut comprendre que Guito Narayanin n’ait pas apprécié de voir déballer son casier judiciaire en direct sur le plateau de la télévision. Il a à plusieurs reprises essayé d’empêcher son interlocutrice de parler : “Je ne discute pas avec une insolente. (…) Elle n’aura pas la parole, je vais squatter l’antenne” Malgré les gesticulations de Guito Narayanin, Estelle Youssouffa a pu aller jusqu’au bout de son propos.
PTDRRRRRR IL A COMPLÈTEMENT CRAQUÉ pic.twitter.com/vbCid2jCEQ — L’ermite ⛰ (@lermitedembouzi) June 15, 2022
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