19.000 voix contre 11.000 il y a cinq ans. Le parti de Marine Le Pen semble pour la première fois exister hors du champ de la présidentielle.
Jamais les candidats partis sous la bannière du Front puis du Rassemblement national n’avaient autant joué dans la cour des grands un soir de législatives. Bien qu’ils regarderont une nouvelle fois le second tour devant leur téléviseur, les candidats du Rassemblement national peuvent être satisfaits d’avoir quasiment doublé le score du RN d’une élection à l’autre. En 2017, 11.128 électeurs avaient porté leur espoir en des candidats quasi inconnus tels qu’Elodie Martin Charron, Jean-Pierre Celeste, Jean-Hugues Lebian, Philippe Ghanty, Indiana Ouënne, Michelle Graja ou Marie-Luce Brasier Clain. Si les deux derniers sont encore là cette année, le parti n’a pas capitalisé sur ceux qui s’étaient fait connaître en 2017. Hier, 19.748 électeurs réunionnais ont choisi le bulletin du RN, toutes circonscriptions confondues. C’est donc quasiment le double d’il y a cinq ans mais encore très loin du magnétisme que suscite l’élection présidentielle. Marine Le Pen a attiré 85.770 réunionnais au 1er tour et 216.967 au second. C’était il y a deux mois.
Une fois la présidentielle passée, les partis traditionnels balayaient sans difficulté les candidats RN Candidats peu voire très mal préparés, peu rodés aux questions économiques ou sociales, telles étaient les lacunes constatées chez les candidats du Front National. Ces lacunes n’ont certes pas disparu mais un cap a été franchi cette année avec un RN qui a réussi sa mue. Le processus de normalisation s’est d’abord construit au niveau national où Marine Le Pen s’est trouvée pour la première fois un opposant sérieux sur son aile droite en la personne d’Eric Zemmour. L’effet Reconquête a surtout permis au RN de “conquérir” ceux qui ont pu trouver Eric Zemmour trop extrême. A La Réunion, la présence d’un maire en fonction, celui de la Plaine des Palmistes, assumant son orientation a sans doute énormément contribué à décloisonner le vote frontiste. Là où les candidats du Rassemblement national n’arrivaient pas à profiter de la lumière présidentielle apportée par Marine Le Pen, les scores honorables d’hier viennent tirer un trait sur ce schéma immuable. Les résultats des candidats RN dans le détail : Gaelle Lebon (1ère circonscription) obtient 13,04% des suffrages exprimés soit 3015 voix. Elle termine en 3ème derrière Jean-Jacques Morel. Seules 350 voix d’écart les sépare. Michelle Graja (2ème) obtient 8,19% des suffrages, ce qui la place en 4ème position avec ses 1926 voix. Elle se paye même le luxe de devancer des candidats plus chevronnés comme Karine Infante, Vincent Defaud ou Virginie Peron qui disposent d’une expérience politique en ayant siégé dans des majorités municipales notamment. Didier Hoareau (3ème) obtient 13,62%. Il est en quatrième position avec 3990 voix. C’est 1000 voix de plus que des élus confirmés tels que Bachil Valy et plus de 2000 voix sur Jean-Jacques Vlody. Annie Claude Boucher (4ème) fait 10,54% et est en troisième position avec ses 3.850. Marie-Luce Brasier Clain (5ème) récolte 9,01% des suffrages (soit 2314 voix), ce qui la place en 5ème position derrière les cadors que sont Ratenon, Issa, Fouassin et Virapoullé. Valérie Legros (6ème) fait 8,78% des suffrages exprimés (1997 voix). C’est la moins bien classée des candidats RN (6ème position) mais la bataille était rude devant avec les Maillot/Laï Kane Cheong/Leung/ Gironcel Damour). Enfin, Jonathan Rivière (dans la 7ème circonscription) fait 8,23% (2656 voix) et arrive en 5ème position à deux pas de la candidate du parti présidentiel (1 346 voix) Hélène Coddevile.
www.zinfos974.com