Racisme anti zoreil : “no comment”

​Jamais à La Réunion un candidat à la députation n’avait été ciblé en raison de ses origines. Malgré le caractère inédit de ce triste événement, il est passé étrangement sous silence par les QG des partis politiques.

Passez y’a rien à voir. En course pour décrocher un siège à l’Assemblée nationale, Perceval Gaillard a été ouvertement malmené en raison de ses origines. Le candidat “zoreil” n’a pas été critiqué par monsieur ou madame Payet ou un anonyme du web mais par un candidat dans la même circonscription 7. Le candidat Gaël Velleyen mettait sérieusement en doute la légitimité  d’un métropolitain à se présenter La Réunion.  Pierrot Dupuy – Perceval Gaillard victime de racisme anti-zoreil dans la 7ème Ce fait tristement “historique”, d’une certaine manière, n’a eu aucun retentissement dans les QG des partis politiques, comme si le racisme anti zoreil était toléré.  Contacté vendredi dernier, le staff du PLR, premier concerné puisque Perceval Gaillard fait tout de même partie de l’équipe municipale saint-pauloise en tant que 13e adjoint, nous répondait d’emblée que la présidente Huguette Bello ne ferait pas de commentaire. “Mme Bello a soutenu Perceval Gaillard, elle était à ses côtés ce mercredi (lors d’une conférence de presse, ndlr)”, nous expliquait-on en gage de soutien.  Les propos de Gaël Velleyen avaient été postés sur les réseaux sociaux le 6 juin donc bien avant le 1er tour et exposés sur notre site jeudi dernier, durant l’entre-deux tours, sans plus de réaction de l’ensemble des partis ou des élus depuis jeudi. Peu importe, peut-être allions-nous trouver plus de prise de risque du côté de la Ligue des droits de l’homme, généralement première à dégainer sur ce type de discrimination. Mais là aussi, il fallait passer sa route et se contenter d’une explication tiède.  “On ne souhaite pas s’exprimer sur ce cas particulier en période électorale. Si c’était le cas, il faudrait qu’on donne notre avis sur toutes les ‘conneries’ dites pendant la période électorale. Notre ligne est de garder une certaine réserve électorale”, expliquait le bureau de la LDH qui nous renvoyait à son combat mené l’an dernier lors d’un cas de figure quasi similaire. Il concernait cette fois la nomination d’un fonctionnaire d’origine métropolitaine au sein du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT). Cette nomination avait été rejetée par certains élus mais à la différence près que des candidats d’origine réunionnaise possédaient des compétences égales. Cette fois-là, la question de la préférence régionale avait bon dos.  La LDH Réunion avait saisi le Défenseur des Droits pour tenter de “faire l’inventaire des ‘discriminations positives’ admises en droit français et sur la base de différents rapports officiels, de la loi Égalité Réelle, de rappeler les données objectives et mesurables pouvant être invoquées pour justifier, dans notre territoire, des mesures dérogatoires en matière d’embauche.”  À quelques heures de la fin de la campagne électorale, le principal intéressé, Perceval Gaillard, nous faisait savoir qu’il ne commenterait pas le point de vue de son concurrent du 1er tour, Gaël Velleyen. “Ce n’est pas le moment”, avançait-il prudemment, sachant le terrain glissant s’il répliquait officiellement. Mais l’insoumis se réservait le droit d’en dire plus après le second tour. Le voilà désormais en plus avec l’écharpe de député de la République, avec toute la symbolique que cela induit : la responsabilité de représenter “tous” les habitants de La Réunion, quelle que soit leur origine. 

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