Deux ans après les faits, les trafiquants de drogue entre Maurice et La Réunion étaient jugés par le tribunal correctionnel de Champ fleuri.
Leur marchandise avait en grande partie coulé dans le port de Sainte-Rose une nuit de juin 2020. Six protagonistes de ce juteux trafic de stupéfiants entre les îles soeurs des Mascareignes étaient convoqués à la barre du tribunal correctionnel ce mardi après-midi.
Dans la nuit du 29 au 30 juin 2020, un drôle de stratagème se joue sous les yeux d’un témoin au petit port de Sainte-Rose. Il est minuit et demi lorsqu’il aperçoit d’étranges signaux lumineux au large du chenal. Il entend un bateau mettre les gaz et s’éloigner de La Réunion. La scène, pour le moins intrigante à cette heure avancée de la nuit, laisse supposer l’existence d’un trafic. Bonne pioche. En pleine nuit, il plonge pour tenter de récupérer un sac Les gendarmes sont mis sur le coup et, à leur arrivée, tombent sur deux individus dans un véhicule. Fait étrange : l’un d’eux est trempé. 4 sacs de zamal de 30 kg chacun sont retrouvés et les enquêteurs comprennent mieux pourquoi l’homme est mouillé. Il a tenté de récupérer un sac tombé à l’eau… Les deux « visiteurs » nocturnes du port de Sainte-Rose sont interrogés mais les investigations se poursuivent tout autant que les langues se délient. Au final, six personnes sont interpellées entre la commission des faits et fin décembre de cette année 2020. Sur les six, deux sont des ressortissants mauriciens, le commanditaire dit « le chinois » et Ludo, son lieutenant. Le rôle de l’un d’eux est mis au jour : c’est à lui que revenait l’organisation de la chaîne logistique de cette opération inter-îles par la voie maritime. Après deux ans d’une enquête de gendarmerie particulièrement minutieuse, les six protagonistes n’ont eu que très peu de choix pour reconnaître plus ou moins leur implication. Parmi l’équipe de trafiquants, l’un d’eux a même été présenté ce jour à la barre du tribunal en tant que détenu pour une autre affaire de stup’ en liaison avec l’ile Maurice, déjà. Mais dans sa précédente condamnation, c’est pour du trafic de chimique qu’il est tombé, écopant de trois ans de prison à l’époque. Pour le procès du jour, des peines allant de 9 mois à 5 ans de prison ont été requises par le procureur de la république, considérant qu’il s’agissait d’un trafic d’une grosse ampleur. Cinq prévenus se défendent sans avocat Après délibération, le principal protagoniste – celui qui est déjà en détention – a écopé d’une peine de 3 ans sur les 5 ans demandés et ce avec mandat de dépôt, ce qui ne changera donc pas son quotidien dans l’immédiat. Il a donc été reconduit en cellule. Celui qui était considéré comme l’organisateur et qui l’a reconnu, a écopé d’une moindre peine de 2 ans, sur les 3 ans demandés, mais s’est vu décerner un mandat de dépôt alors qu’il comparaissait libre. Le mandat de dépôt a été réclamé pour éviter qu’il file vers l’île Maurice d’ici son incarcération. Les quatre autres prévenus ont écopé de peines allant de 12 à 18 mois de prison. La « nourrice » s’en est sortie avec une peine de 18 mois avec sursis. Un sursis que le prévenu doit peut-être à la présence de son avocat. Fait particulier : il était le seul à s’être attaché les services d’un conseil. Enfin, seuls les trois derniers protagonistes ont écopé d’une peine aménageable.
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