L’évacuation ordonnée par le tribunal de Saint-Pierre a pris un certain temps avant que le cultivateur, Jimmy Lepinay, obtienne gain de cause. L’agriculteur propriétaire d’une parcelle contigüe avec le rond-point des Azalés où des activistes se sont installés de façon permanente, ne pouvait ni accéder à son terrain, ni exploiter. Les forces de l’ordre sont sur place.
Le 15 juillet dernier, le tribunal de Saint-Pierre statuait au sujet de l’occupation illégale d’un terrain privé appartenant à un agriculteur du Tampon. Mais c’était sans compter l’occupation de ce terrain par un groupe de squatteurs. Le terrain en question, plutôt isolé, rejoint cependant celui sur lequel des activistes se sont installés en 2019 dans le contexte de la crise des Gilets Jaunes. Ce groupe surnommé “Les Zazalés” vit de façon permanente sur le rond-point tamponnais éponyme. “Constatant un trouble manifestement illicite au droit de propriété de l’agriculteur, qu’il y a lieu de faire respecter en ordonnant l’expulsion des intéressés”, les juges de Saint-Pierre ont reconnu l’occupation illicite des lieux par des occupants sans droit ni titre comme étant incontestable. Leur expulsion a été ordonnée, a annoncé Le Journal de l’Île.
15 fonctionnaires de police étaient présents ce matin pour l’opération. Un poulailler a été évacué ainsi qu’environ 5 couchages. 8 cabanes ont été détruites. 3 déménageurs ont vidé les affaires laissées sur place, un membre des Zazalés a assisté à l’opération. Ce dernier s’est exprimé au micro de Zinfos974. Il explique être dans l’incompréhension. “20 tonnes de déchets ont été retirés, des carcasses d’animaux, de voitures. Le terrain a été dépollué, transformé en jardin partage”, déplore-t-il. “On se demande ce qu’il se passe. Y en a un qui a dit que c’était son terrain, on a jamais eu de preuves”, assure le membre des Zazalés qui évoque notamment des conséquences pour ceux qui ont travaillé à la remise en état du terrain pendant des années : “Le préjudice, c’est qu’il y a des ateliers marmailles qui vont être annulés, c’est toute une vie qui va être détruite.”
Un autre membre des Zazalés explique : “Nou l’a nettoyé, nou l’a travayé. I fé 30 ans, le terrain lé en friche. L’été un déchetterie, en fin de compte.” Il exprime son désarroi : “Maintenant, mi sa assis’ la kaz, attend mon RSA, comme tout le monde. À mon âge, mi gayn pu travay.” L’activiste rappelle les motivations des Zazalés installés sur le terrain : “Nou l’a fé des ateliers pou les enfants, pou montr’ koman i plant’ les plantes endémiques, dans la tradition créole.”
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