Tariq Javed, 69 ans, condamné à 30 ans de réclusion pour avoir tenté d’assassiner son ex-compagne en 2017, était rejugé devant la cour d’assises à sa demande. 30 ans de réclusion ont été requis par le parquet général.
Le 1er avril 2017, le sexagénaire avait surgi dans l’appartement de son ex, situé chemin des Serpentines à Bellepierre. Le couple séparé vivait une période d’intenses disputes liées à sa séparation. Alors qu’elle rangeait ses courses en compagnie de leur fils alors âgé de 14 ans, Tariq Javed s’était précipité sur elle, la saisissant par les cheveux. Muni d’une arme blanche, il s’était acharné. La malheureuse ne doit son salut qu’à l’intervention des voisins. Son agresseur s’était enfui à bord d’un véhicule de location. Il avait été retrouvé par la police aux abords du skatepark de Champ Fleuri, un punch à la main. L’enquête avait révélé que ce n’était pas la première fois qu’il s’introduisait au domicile de la victime avec l’intention de la violenter.
L’accusé n’a aucun souvenir de son acte impardonnable Jugé en appel depuis vendredi dernier devant la cour d’assises et à l’instar de son premier procès, Tariq Javed a indiqué ne se souvenir de rien. Ce lundi, après l’intervention de l’enquêteur de personnalité, c’est au tour de l’avocat de la partie civile de plaider. Au soutien des intérêts de Julienne P., Me Charlie Follenfant a souligné la volonté certaine de l’accusé de tuer celle qui refusait de se soumettre et l’avait quitté. Insistant sur la préméditation, la robe noire a fait valoir que sa cliente souffrait de harcèlement et de menaces de mort depuis 2014 : “II a un caractère jaloux, il ne s’arrêtera pas”.
“J’ai vu la mort en face”, témoigne la victime En amont de ses réquisitions, l’avocate générale a fustigé l’appel de Tariq Javed : “Faire appel pour quoi ? Simplement parce que l’on a le droit et pour infliger des tortures à la victime ? Il se dit impardonnable alors pourquoi avoir fait appel. Il n’a pas aucune compassion”, a souligné Emmanuelle Barre. Cette dernière a conseillé aux membres du jury populaire de ne pas oublier ce qu’est la sensation de mort imminente, “un sentiment indescriptible et qui ne s’efface pas”, qu’a vécu Julienne P. “Se remet-il en cause depuis cinq ans ? Non ! C’est toujours Julienne qui est responsable. Il a même régressé dans ses déclarations en nous disant que son acte était involontaire. Pour lui, c’est plus facile de tuer que de reconnaître qu’on a tué ! Ça fait froid dans le dos”, a conclu la représentante de la société avant de requérir 30 ans de réclusion criminelle assortis d’un suivi socio judiciaire de 10 ans et d’une interdiction de séjour à La Réunion.
Un acte atroce et impardonnable En défense, Me Nicolas Normand a indiqué aux jurés que son client n’était pas l’homme froid et cynique décrit au cours de l’audience. Mais plutôt “un pakistanais esseulé, à l’ancienne, paranoïaque et alcoolique”. C’est cette sensation que sa femme lui échappait qui aurait conduit l’accusé à commettre son geste. “C’est un processus irrationnel que vous pouvez comprendre même si ce qu’il a fait est atroce et impardonnable” indique la robe noire aux jurés. L’avocat insiste enfin sur l’éducation de Tariq Javed, l’homme qui est arrivé à 20 ans du Pakistan “qui tombe sur une femme qui est libre, libérée et qui ne se laisse pas faire. C’est ça aussi Javed Tariq. Il faut aussi penser à ça. C’est quelqu’un qui a tenté d’assassiner sa femme mais ce n’est pas un tueur, elle n’est pas morte fort heureusement” conclut Me Nicolas Normand. L’audience a été suspendue et reprend à 14 heures. La parole sera donnée à l’accusé avant que le jury ne se retire afin de délibérer. Tariq Javed encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
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