L’ensemble de la filière canne-sucre-énergie-rhum est mobilisée dans le cadre des discussions autour de la convention canne 2022-2027. Les syndicats de planteurs se sont entretenus avec les rhumiers ce vendredi à la préfecture.
Les rhumiers ont été invités à la table des négociations de la convention canne 2022-2027. Le préfet a été sollicité par les planteurs de canne qui déplorent un manque de valorisation de leur contribution à la filière. Jacques Billant a décidé de rassembler l’ensemble des acteurs pour obtenir une juste rémunération pour les agriculteurs. Les syndicats et la Chambre d’Agriculture demandent une plus forte participation des rhumiers à la filière. Ils expliquent que la mélasse est d’origine protégée et qu’il s’agit d’un élément essentiel dans cette industrie autour d’un alcool fort qui bénéficie d’exonérations sur le marché national. Mais pas de fumée blanche à leur sortie de cette réunion. Une réunion qui aura duré trois heures et trente minutes. “Aujourd’hui, les rhumiers veulent mettre en place un contrat de performance. Ça veut dire que demain, pour espérer recevoir quelques centimes de la poche des distilleries, il faudra que l’on fasse 1,7 million de tonne de canne pour espérer une bonification de 13 centimes par tonne de canne”, annonce sans y croire Pierre-Emmanuel Thonon, co-président du CPICS, le comité paritaire interprofessionnel de la canne et du sucre. Il explique en effet que pour arriver à ce volume de canne, encore faut-il avoir les moyens d’y arriver, ce qui donne déjà à ce “contrat de performance” du plomb dans l’aile. Cette proposition, annoncée à la foule à 19H30, a été accueillie comme il se doit, c’est-à-dire par une volée de quolibets. Toutefois, cette proposition des distilleries pourrait évoluer à la marge d’ici mardi même si la délégation des négociateurs côté planteurs n’y croient guère. Une proposition écrite de ces échanges sera en tous les cas formulée mardi matin. Le week end portera peut-être conseil aux rhumiers pour faire évoluer leur proposition initiale, ce qu’attendent encore les planteurs. L’avancée notable de ce vendredi 1er juillet est à mettre au crédit de l’Etat. Encore une fois, ne peuvent que saluer les planteurs. Pierre-Emmanuel Thonon la présente même comme “une bonne nouvelle”. Tous leurs représentants s’accordent en effet sur ce point : l’Etat est au rendez-vous alors que les industriels font du surplace. Tereos se terre dans le silence “Pour toutes les cannes qui auront un taux de fibre supérieur à 15,43, on aura une bonification de la tonne de canne de 3 euros. C’est l’Etat qui met ça en place”, salue-t-il l’effort consenti. Et si le planteur fait plus qu’un taux de 16,50, le mécanisme sera tout autant valable. La vraie déception, a contrario, réside dans le mutisme de l’industriel Tereos et les planteurs restent pour l’instant dans l’expectative concernant le dernier protagoniste, à savoir Albioma. “Les propositions d’Albioma, qui n’a encore rien donné, vont être envoyées à la préfecture ce vendredi soir”, rapporte Pierre-Emmanuel Thonon. Il reviendra ensuite au préfet d’analyser la proposition d’Albioma et de la présenter aux planteurs mardi prochain. Mardi, justement, une nouvelle réunion se tiendra sous la houlette du directeur de l’Alimentation et de l’Agriculture au sein même des locaux de la DAAF à la Providence. Si le camp de base des tracteurs va passer le week end sous les fenêtres de l’hôtel de préfecture, aucune action sur les routes ne devraient avoir lieu, selon Jean-Michel Moutama, président de la CGPER. A moins que des actions de blocage soient entreprises de façon individuelle, un peu comme ce vendredi soir lorsqu’un tracteur est venu obstruer une voie sur le Barachois vers 18H15, obligeant les policiers à dévier les automobilistes vers le boulevard sud, qu’ils viennent du nord ou de l’ouest. “Je n’étais pas au courant de ce blocage de route”, dira le syndicaliste en sortant de cette énième réunion, preuve qu’aucun ordre n’avait été donné.
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